En Allemagne aussi les politiques s'intéressent au dossier Alstom : la chancelière, Angela Merkel, s'est entretenue à ce propos avec la direction de Siemens. «Nous nous parlons régulièrement, et elle voulait s'informer. Nous avons parlé des chances et des risques [d'une reprise d'Alstom]», a expliqué hier matin le patron du groupe, Joe Kaeser, à Bloomberg TV. Plus tard dans la matinée, le porte-parole du gouvernement a assuré qu'il «n'y aurait pas de pression du gouvernement allemand» sur ce dossier, rappelant qu'il s'agit de «décisions d'entreprises».
Rival. Pour autant, la présentation, hier, des résultats semestriels de Siemens et du plan de réorganisation concocté dans le plus grand secret depuis des mois par la nouvelle direction autour de Joe Kaeser n'a pas permis d'en savoir plus sur les intentions réelles de Siemens envers Alstom. «Nous n'agirons que quand nous saurons ce que nous voulons», s'est contenté de déclarer Kaeser, assurant toutefois que l'intérêt de Siemens pour Alstom «est réel» : «Nous regardons, nous examinons les comptes, nous évaluons les opportunités et les risques, et ensuite, nous déciderons la manière dont nous continuons.»
Malgré son assurance de «sérieux», Joe Kaeser n'est pas parvenu à corriger complètement le sentiment de bien des analystes, pour qui la principale motivation de Siemens est davantage de gêner son grand rival, l'américain General E