L’euphorie est bien terminée. Fini le temps où Petrobras incarnait le Brésil conquérant des années Lula. C’était en 2007, quand le géant pétrolier brésilien annonçait avoir localisé de gigantesques réserves de pétrole et de gaz en haute mer : entre 30 milliards et 100 milliards de barils enfouis à 7 000 mètres de profondeur, sous une épaisse couche de sel… Cette découverte avait brièvement propulsé Petrobras au rang de quatrième entreprise pétrolière mondiale, derrière des mastodontes tels Exxon Mobil, Royal Dutch Shell et PetroChina. Mais aujourd’hui, la plus grande entreprise du Brésil est dans la tourmente.
«Affaires». Incapable d'atteindre ses objectifs de production très optimistes, Petrobras est aussi prisonnière des clivages politiques entre la gauche au pouvoir et l'opposition de centre droit. Elle est, de surcroît, au cœur d'accusations de malversations, à cause du rachat d'une raffinerie aux Etats-Unis au prix jugé abusif de 900 millions d'euros. Une enquête parlementaire doit démarrer la semaine prochaine à ce sujet. Résultat, la formidable capitalisation boursière de Petrobras, boostée par la manne potentielle des gisements «pré-sel», s'est effondrée à moins de la moitié de son niveau d'il y a quatre ans. La décélération de l'économie brésilienne n'est pas seule en cause. Les marchés accusent l'Etat, qui détient 64% du capital votant de l'entreprise, d'intervenir dans sa gestion. Ils misent même désormais ouvertement contre un