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Objets connectés : tous hackés ?

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Nos gadgets «Intelligents» sont repérables car non protégés.
Dans un monde hyperconnecté prendre le contrôle d'une caméra de vidéo surveillance à distance est à la portée du premier hacker venu (Photo Olivia Harris. Reuters)
publié le 11 mai 2014 à 18h06

L'écran divisé en quatre montre des voitures dans un parking souterrain. L'une des caméras infrarouge zoome sur un véhicule et fait apparaître clairement son numéro d'immatriculation. Problème : cette caméra installée dans le parking du QG de Google Australie est manipulée depuis Austin, Texas, par John Matherly. Ingénieur en bio-informatique, une discipline qui combine informatique et biochimie, ce trentenaire a mis au point il y a quatre ans Shodan, «le Google des objets connectés». Ce moteur de recherche a engendré une base de données qui contient plus de 450 millions de ces dispositifs dits «intelligents», qui le sont en fait assez peu.

Identité. Chaque mois, Shodan scanne la totalité du Net à la recherche de machines connectées en adressant des requêtes qui contiennent un numéro d'identité unique. Si l'appareil répond, il est identifié. «Chaque machine a son propre langage. Celui d'une webcam est différent de celui d'une usine. C'est pourquoi de nouveaux objets s'ajoutent en permanence à la base de données», explique John Matherly. Cette prise de contrôle peut se faire par toute personne dotée des connaissances techniques nécessaires, ce pour des milliers de systèmes de toutes natures : feux tricolores, caméras, éoliennes, barrages et même accélérateurs de particules. «Le Web n'est qu'une fraction d'Internet, qui est comme un iceberg. La partie immergée, c'est l'Internet des objets, des appareils connectés qui c