La campagne pour les élections européennes frappe par sa discrétion et sa médiocrité. Alors que l’intégration européenne constitue un facteur de clivage politique de plus en plus important aussi bien à gauche qu’à droite, que les politiques économiques mises en œuvre au niveau national dépendent de plus en plus étroitement des règles européennes, et que des projets majeurs sont en cours de négociation (marché transatlantique européen), le débat, lorsqu’il existe, semble se réduire au choix du prochain président de la Commission, entre l’Allemand Martin Schulz (soutenu par le PS) et le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker (soutenu par la droite). Ces derniers, en tournée européenne des plateaux de télévision où ils se produisent dans des débats soporifiques, éprouvent les plus grandes difficultés à se distinguer l’un de l’autre : entre l’un qui veut favoriser la croissance et l’emploi dans le strict respect de l’équilibre des finances publiques et l’autre qui prône l’orthodoxie budgétaire, source de croissance et d’emploi.
Au moins ce faux duel a-t-il le mérite de refléter la réalité des équilibres politiques du Parlement européen, dominé par les conservateurs - démocrates chrétiens (PPE) et les socio-démocrates. L’enjeu de la victoire de Schulz ou de Juncker est de savoir lequel des deux partenaires aura la prééminence au sein d’une alliance qu’aucune des parties n’envisage de rompre. Dans tous les cas, l’orientation de l’intégration européenne restera la même : favorisant la l