Le gouvernement français a brandi l'étendard du patriotisme économique en se dotant d'une nouvelle arme qui pourrait lui permettre de bloquer les visées étrangères sur Alstom, et notamment celles de General Electric qui veut racheter le pôle énergie du fleuron industriel français. Paru au Journal officiel jeudi, un nouveau décret étend à l'énergie et aux transports - mais aussi à l'eau, la santé et les télécoms - le mécanisme de protection des entreprises stratégiques contre les appétits étrangers datant de 2005.
Concrètement, ce décret gouvernemental soumet à l'autorisation préalable du ministre de l'Economie les investissements par des groupes étrangers en France. Cette extension doit permettre au gouvernement de peser davantage dans le dossier Alstom, dont la branche énergie est convoitée par GE, mais aussi l'allemand Siemens, qui a les faveurs de l'exécutif. «Nous pouvons désormais bloquer des cessions, exiger des contreparties», a assuré le ministre de l'Economie.
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«Le choix que nous avons fait, avec le Premier ministre, est un choix de patriotisme économique», a encore déclaré Arnaud Montebourg,