Directeur de l'Institut Montaigne, think tank libéral, Laurent Bigorgne s'inquiète de la «mesure non raisonnable» présentée par Arnaud Montebourg.
Vous n'êtes pas convaincu par l'initiative du gouvernement ? La question de la détention des entreprises françaises est légitime, mais cette réponse est mauvaise. Elle n'est ni calibrée ni efficace. Tous les pays d'Europe sont en compétition pour attirer des investisseurs. Avec ce décret, la France ne va pas donner envie. Elle va plutôt chasser l'investissement et créer de la confusion dans les esprits. Il faut un capitalisme français, mais il est nécessaire de rester attractif pour les apports étrangers. Nous sommes dans une économie ouverte !
Que dire du cas Alstom ?
Alstom veut vendre et personne en France ne se manifeste pour investir. Je ne crois pas que le gouvernement soit le mieux à même de déterminer la stratégie du groupe. Sans exclure le dialogue, il faut faire confiance aux entreprises qui savent ce qui est le mieux pour elles.
Y compris pour l’emploi ?
Par définition, nous sommes dans une compétition internationale, c’est donc la rentabilité des entreprises qui détermine l’emploi. En non un décret.
La nationalité des entreprises signifie-t-elle encore quelque chose ?
La moitié du capital des entreprises du CAC 40 est détenu par des non-résidents. Ce qui compte, c’est surtout la localisation des centres de décision, de production ou de recherche. Au