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Analyse

La troika, un Cerbère tiraillé entre ses trois têtes

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Ce triumvirat composé de la de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) a été mis en place pour superviser les plans de sauvetage des pays sous assistance financière de la zone euro.
Une manifestation des jeunes de la Confédération générale des travailleurs portugais contre l'austérité, à Lisbonne le 28 mars. (Photo Rafael Marchante. Reuters)
publié le 17 mai 2014 à 11h23
(mis à jour le 17 mai 2014 à 11h34)

La troïka a-t-elle vécu? Si sa disparition n’est pas pour tout de suite, son bilan mitigé et ses dysfonctionnements ont rendu sa mue inévitable. Au printemps 2010, lorsque la Grèce se révèle au bord du défaut de paiement, on crée dans l’urgence ce Cerbère à trois têtes alliant la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Aujourd’hui, seules la Grèce et Chypre restent sous son contrôle, puisque l’Irlande s’en est affranchie le 15 décembre 2013, suivie par le Portugal, ce samedi 17 mai.

Si tout se passe comme prévu, «les hommes en noir », comme sont appelés les émissaires des créanciers, devraient en avoir fini avec Nicosie en mai 2016, et avec Athènes, dès la fin 2014. Scénario un poil optimiste pour les Grecs, dont il n’est pas sûr qu’ils pourront se passer d’un troisième plan d’aide. Mais qu’ils arrivent ou non à voler de leurs propres ailes, la troïka n’échappera pas, elle non plus, à une future restructuration.

Comme le mythologique chien de garde des Enfers, sa mission est d’interdire toute échappatoire aux pays condamnés aux « programmes d’ajustement » : les prêts des Etats européens et du FMI sont conditionnés à la réalisation d’une batterie d’efforts, avec menace de suspension, à chaque tranche, si les objec