La dernière fois, ils étaient déguisés en espions, avec lunettes noires ou fausse antenne satellite pour faire semblant d’écouter les négociateurs comme le fait la fameuse NSA, l’agence américaine de surveillance électronique. Cette fois-ci, ils viendront avec une «vache folle», pour rappeler les dérives de l’agriculture européenne. De ce côté de l’Atlantique, les opposants au TTIP ne sont pas encore bien nombreux, reconnaît leur organisateur en chef, Arthur Stamoulis, mais ils ont déjà réussi à faire délocaliser les négociations, qui se tiendront cette semaine dans une banlieue de Washington, à bonne distance du centre-ville, pour tenter d’en éloigner curieux et protestataires.
«La manifestation avec les espions a si bien attiré l'attention des médias que les négociateurs préfèrent cette fois-ci se retrouver au milieu de nulle part, loin de tout métro, dans l'espoir que personne ne s'y rende !» accuse Lori Wallach, directrice de Public Citizen, une organisation de défense des consommateurs qui se dit déjà «le cœur brisé» par leur tournure. «La plupart des Américains n'ont pas même idée qu'on est en train de négocier ce pacte commercial, reconnaît aussi Arthur Stamoulis, directeur de Citizens Trade Campaign, qui coordonne la mobilisation américaine contre le TTIP. Mais plus les gens ordinaires en apprennent sur le Nafta [un autre acronyme américain du TTIP, ndlr], plus ils sont en colère.»
53% des Américains pensent aujourd'hui que