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Aux urnes, citoyens !

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Les chroniques de Thomas Pikettydossier
publié le 19 mai 2014 à 18h06

Dimanche prochain, les citoyens européens pourront changer l’Europe en portant Martin Schulz à la tête de la Commission. C’est en tout cas ce que proclament fièrement les professions de foi des candidats socialistes, en oubliant un peu vite qu’ils sont déjà au pouvoir en France. Alors, va-t-on vraiment changer l’Europe dimanche ? Disons que cette élection contient en elle un potentiel de changement et de transformation qui est sans doute plus important que toutes les élections européennes précédentes. Pour la première fois, le vote aura peut-être un impact direct sur le choix du président de la Commission. Si les listes socialistes arrivent clairement en tête, alors les chefs d’Etat n’auront d’autre choix que de proposer Martin Schulz pour approbation par le Parlement européen. A l’inverse, si les listes de droite et de centre droit dominent nettement, ils désigneront Jean-Claude Juncker. Schulz, social-démocrate solide et sincère, face à Juncker, ex-dirigeant inamovible du Luxembourg, paradis fiscal niché au cœur de l’Europe, et qui bloque depuis des années toute tentative pour mettre en place les transmissions automatiques d’information bancaire. Le choix est dans le fond assez simple, et mérite amplement que l’on se déplace dimanche, sauf si vous avez vraiment des choses très importantes à faire.

Pour autant, il faudra bien plus qu'un vote pour Schulz pour changer l'Europe. Le bilan de la gestion de la crise est calamiteux : en 2013-2014, la croissance est quasi nulle en z