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Portrait

Hervé Falciani. La banque au révélateur

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Cet informaticien qui a dévoilé les mauvaises mœurs bancaires, se voit propulsé tête de liste des Indignés en Espagne, pour les européennes.
Hervé Falciani à Paris le 6 mai. (Photo Bruno Charoy)
publié le 19 mai 2014 à 18h06

Voilà Hervé Falciani qui pourrait devenir député européen. Et pourtant, il partait de loin. Il a été informaticien de la Hongkong and Shanghai Banking Corporation (HSBC, caricature d’une finance mondialisée, offshorisée), puis délateur en chef des turpitudes bancaires. «Lanceur d’alerte», comme on dit désormais, pour le meilleur comme pour le pire. Désormais, ce Franco-Italien, père d’un enfant, est candidat en Espagne en vue de siéger à Strasbourg et/ou Bruxelles, au nom des Indignés.

Bien des choses ont été dites ou écrites sur le bonhomme, alors reprenons depuis le début. Il est né à Monaco, ce qui n'est pas de sa faute, ni même un délit. Premier job d'été, mousse sur le yacht d'un milliardaire. Maman coiffeuse, papa… banquier. Aïe ! Fatalement, l'entrée dans la vie professionnelle commence par un CDD au casino du coin, propriété de la ténébreuse Société des bains de mer, la SBM, chère à la bernique de prince sur son rocher. Hervé Falciani est en charge de la sécurité, puis de la caisse. Le tapis vert, ça rapporte, ça brasse du cash ? Sourire entendu : «Le casino gagne toujours, c'est forcé.» Suite logique, la banque. HSBC Monaco, donc, puis HSBC Genève. Notez la montée en gamme ! Le jeune homme n'a alors rien contre le saute-frontière (financier ou pas), en souvenir du domicile familial, «la chambre côté Monaco, le salon côté France». Il conservera la double nationalité du père (italien) et de la mère (française), négligeant la monégasque, songeant rétro