L'extrême gauche et EE-LV ont choisi de faire des négociations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis leur principal point de clivage avec le Parti socialiste et leur argument majeur de campagne. A les en croire, le Traité transatlantique d'investissement et de commerce (TTIP), conduirait à l'alignement des Européens sur les normes alimentaires, sanitaires, sociales et environnementales en vigueur de l'autre côté de l'Atlantique. Marine Le Pen leur fait écho : «Cela signifie que demain, vous et vos familles pourriez manger du bœuf aux hormones, du poulet à la Javel, du porc à la ractopamine, les OGM cultivés en masse aux Etats-Unis.»
Il s'agit d'attiser des peurs pour engranger des voix, au mépris du respect le plus élémentaire de la vérité. Nous y sommes habitués de la part du Front national et du Front de gauche, c'est plus décevant venant des Verts.
Cette charge des extrêmes fait pudiquement silence sur trois réalités qui méritent pourtant d'être portées à la connaissance des électeurs. La première concerne le processus de décision. S'agissant du TTIP, c'est la Commission qui négocie, mais ce n'est pas elle qui décide. Une fois conclu, l'accord devra être approuvé à l'unanimité par le Conseil des chefs d'Etats et de gouvernement ; puis à la majorité par le Parlement européen, et enfin par chacun des Parlements nationaux des 28 Etats membres. Si le Traité ne convient pas aux Européens, ils disposent de tr