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Libération

Amende record infligée au Crédit Suisse : même pas mal !

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publié le 20 mai 2014 à 20h06

«Nous nous attendons à très peu d'impact sur nos affaires.» C'est ce qu'a déclaré Brady Dougan, avec la morgue placide dont il a fait sa signature, au lendemain de l'amende historique infligée au Crédit Suisse - la banque plus importante à plaider coupable à Wall Street depuis Drexel Burnham Lambert, en 1989.

En sept ans à la tête du deuxième groupe bancaire helvétique, l’Américain n’a jamais cillé. Arrogant dans les bonnes passes, il le reste dans les mauvaises. Et celle de lundi l’est assurément : la justice américaine a condamné le Crédit Suisse à payer 2,8 milliards de dollars (2 milliards d’euros) pour avoir organisé l’évasion fiscale massive de citoyens des Etats-Unis. Un record : ce montant représente plus de trois fois l’ardoise (780 millions de dollars) réglée en 2009 pour les mêmes motifs par UBS, le voisin bancaire de Zurich. Lequel a également réglé 1,5 milliard de dollars en décembre 2012 à cause de sa participation à la manipulation des cours du Libor, série de taux de référence du marché monétaire de plusieurs devises. Si Brady Dougan ne s’émeut pas de cette sanction, c’est que sa banque a frisé la correctionnelle au cours d’une très longue procédure à l’issue de laquelle elle risquait une interdiction d’exercer sur le sol américain. Un arrêt de mort pour un établissement global de cette taille. Crédit Suisse a coopéré à reculons avec les Américains. En février, Dougan témoignait sans convaincre devant une Commission du Sénat. Il avait notamment irrité