Ses chariots élévateurs se sont fait un nom aux quatre coins du monde. Avec plus des deux tiers de son chiffre d’affaires réalisé à l’international, le groupe Manitou, spécialisé dans les engins de manutention et de levage, est souvent cité parmi les champions du «made in France» qui s’exporte. L’entreprise a même planté son drapeau aux Etats-Unis, en rachetant il y a quelques années l’américain Gehl.
Mais la société basée à Ancenis, en Loire-Atlantique, est particulièrement exposée à l'euro fort, comme le reconnaît son directeur financier, Hervé Rocher : «Nous réalisons près de 40% de nos ventes dans d'autres devises que l'euro, dont près de 20 % en dollars et 15% dans des devises soumises à de fortes fluctuations. Malgré les outils de couverture de change dont nous disposons et tous nos efforts de compétitivité, nous sommes totalement dépendants de la politique européenne vis-à-vis de la monnaie unique. C'est un vrai handicap par rapport à nos concurrents, dont la production est située hors zone euro.»
«Ecart». Car malgré 17 filiales dans le monde et une bonne implantation sur le marché nord-américain, Manitou a choisi de conserver l'essentiel de sa production en France : sur les 3 200 salariés que compte l'entreprise, plus de 2 000 sont employés dans l'Hexagone. «Nous sommes fiers de produire nos engins en France, et il n'est pas question de délocaliser nos usines, mais cela pénalise forcément nos résultats quand il s'agit