Manuel Valls s'en est plaint dans son discours de politique générale. C'était début avril. Ce jour-là, le tout nouveau Premier ministre pointait «un niveau trop élevé de l'euro, aujourd'hui 10% plus cher qu'à l'été 2012, qui pèse évidemment sur nos exportations». Quelques jours plus tard, son ministre des Finances, Michel Sapin, lui emboîtait le pas. Mais le gouvernement a beau mener l'offensive, espérant rassembler d'autres partenaires européens, sa parole est de peu d'effet. Seuls quelques mots exprimés par le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE) auront provoqué un tout petit reflux de l'euro. «Une poursuite de l'appréciation du taux de change de l'euro pourrait nécessiter une action monétaire», déclarait ainsi Mario Draghi, mi-avril à Washington, en marge de la réunion des ministres des Finances du G20.
Après un pic à 1,39 dollar, l’euro perd un peu de sa valeur. Mais pas de quoi booster les exportations. A quelques jours des élections européennes, le débat sur la valeur de la monnaie unique prend chaque jour un peu plus de place.
L’euro est-il surévalué?
Bien sûr, l'euro (1,3711 dollar) n'est pas, aujourd'hui, à son maximum historique (1,60 dollar) de 2008. Mais il reste cher, comparé à la valeur d'autres monnaies. C'est du moins l'avis d'économistes qui se livrent à un calcul simple : celui de l'indice Big Mac publié par The Economist depuis vingt-cinq ans. Il s'agit de vérifier si le ta