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Libération
Interview

«Le commerce extérieur de la zone euro se porte bien»

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Pascal Lamy a été commissaire européen chargé du commerce :
publié le 20 mai 2014 à 20h06

Ancien commissaire européen au commerce (1999-2004) et ex-directeur de l'OMC, Pascal Lamy, proche de Jacques Delors, vient de publier Quand la France s'éveillera (Odile Jacob). Il juge «trop facile» d'attribuer au niveau de l'euro les problèmes du commerce extérieur français.

L’économie française pâtit-elle du niveau de l’euro ?

Je ne nie pas que son appréciation récente pose problème. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, l’a lui-même reconnu, ce qui signifie que la BCE est décidée à agir pour y remédier. Mais sur le moyen et long terme, l’euro n’est responsable en rien de la détérioration de la compétitivité de l’économie française. C’est une thèse trop facile, qui ne correspond pas à la réalité.

Quel est votre diagnostic ?

Quand on regarde les chiffres, la France perd des parts de marché à l’intérieur de la zone euro, alors que ce n’est pas le cas à l’extérieur. Et le commerce extérieur de la zone euro, lui, se porte bien. La preuve que le niveau de l’euro n’est pas à l’origine du problème.

Où se situe-t-il ?

Si les salaires augmentent plus vite que la productivité, cette dernière se dégrade. Ce n’est peut-être pas politiquement correct de le dire ainsi, mais le patronat a trop lâché sur les salaires en France ces dernières années par rapport à des gains de productivité qui sont restés insuffisants.

Mais il y a d’autres facteurs, comme la qualité, ce que l’on appelle la compétitivité hors coûts…

Bien sûr, et la France pâtit de longue date d’un positionnement à l’export pas assez haut de gamme. C’est un effort de longue haleine qui ne donnera pas de résultats du jour au lendemain. Et cela n’enlève rien au handicap que représente ce