Recentré ces dernières années autour d'une production qui ne cesse de monter en gamme, le groupe Rossignol réalise environ un tiers de ses 225 millions d'euros de chiffre d'affaires en zones dollar et yen. Et pour le PDG de cette PME iséroise d'équipements de sports d'hiver, présente sur les pistes de ski du monde entier, le calcul est vite fait. «Si l'on part de l'idée que l'euro est surévalué de 20 à 25% par rapport à ces devises, explique Bruno Cercley, cela représente un manque à gagner de l'ordre d'une dizaine de millions d'euros par an pour l'entreprise, ce qui équivaut à 5% de notre chiffre d'affaires.»
Cet ingénieur de formation est à l'origine, en 2008, du sauvetage de la marque, longtemps en perdition. «Dix millions, c'est également le montant de notre investissement annuel, quasi exclusivement sur le sol français, pour moitié en maintenance de l'outil industriel et pour moitié en développement de nouveaux produits.»
Fragile. Un montant «très significatif pour une PME de cette taille» que, «dans un monde idéal», Bruno Cercley saurait très bien comment utiliser : il permettrait de consolider un résultat net qui reste fragile et trop faible, et surtout d'investir plus. «J'en mettrai la moitié dans la modernisation des machines, ce qui permettrait in fine d'augmenter le chiffre d'affaires, rêve-t-il à voix haute. Et l'autre, dans la création d'une cinquantaine d'empl