Le contraste est saisissant. 12 octobre 2011 : Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, se pavane dans la capitale libyenne à peine libérée où il a emmené 80 chefs d'entreprise en espérant récolter les dividendes économiques de la participation française à la victoire contre Kadhafi. Mai 2014 : le complexe sportif de Tripoli accueille le 10e salon Libya Build où seules quatre sociétés françaises ont fait le déplacement, sur 714 exposants. Les troubles politiques ne sont guère propices à la signature de contrats (lire page 6), mais c'est à croire que la Libye rechigne à succomber au charme du mantra fabiusien de la «diplomatie économique».
En 2010, la France était le sixième fournisseur de la Libye avec 6% de parts de marché. Trois ans plus tard, l’Hexagone gagne une place mais les ventes reculent de 980 à 801 millions d’euros (dont 449 millions pour le secteur de l’aéronautique). Sur la même période, les exportations de l’Espagne ont explosé de plus de 83%.
Portés par l'euphorie de la victoire, les politiques français espéraient une pluie de contrats. Il y a eu un «excès de confiance», concède un observateur. Il faut dire que la transition politique inachevée ralentit les gros contrats étatiques sur lesquels les fleurons industriels tricolores s'étaient positionnés. Ce n'est qu'en décembre 2013 qu'a été signé un protocole de reprise du chantier de l'aéroport de Tripoli, sur lequel Aéroports de Paris international est maître d'œuvr