Ils étaient pas moins de cinq ministres pour présenter hier à Bercy les premiers résultats de la lutte contre la fraude fiscale pour 2013. Michel Sapin (Finances) et Christian Eckert (Budget) y accueillaient pour l’occasion Christiane Taubira (Justice), Bernard Cazeneuve (Intérieur) et François Rebsamen (Travail et en charge de la fraude sociale). Le bon moment pour le gouvernement, qui a le plus grand mal à tenir ses objectifs de recettes fiscales en raison de la conjoncture, de marteler un double message : la lutte contre la fraude, ça marche, et la chasse aux fraudeurs, y compris passifs, va se durcir.
Quels montants récupérés en 2013 ?
Selon Bercy, le contrôle fiscal a permis de détecter 18 milliards d'euros de fraude en 2013 et d'engranger 10 milliards dans les caisses, un milliard de plus qu'en 2012. Un chiffre qui devrait augmenter «légèrement» en 2014, selon Michel Sapin. Les contrôles ont entraîné des redressements de 14,3 milliards d'euros, auxquels se sont ajoutés 3,7 milliards de pénalités. Un chiffre supérieur aux 10 milliards récupérés, mais qui s'explique par le décalage entre la notification de la fraude et son règlement. Par ailleurs, la régularisation sur les avoirs détenus à l'étranger, pour 80% en Suisse et 7% au Luxembourg, s'amplifie, principalement du fait du changement de pied - contraint - de la Suisse sur la question du secret bancaire. Alors que Bercy tablait initialement sur 800 millions d'euros de rece