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Libération

«Je suis mise au placard, c’est un truc sans fin»

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publié le 25 mai 2014 à 20h36

Elle s’appelle Isabelle Touillier et est salariée handicapée à 80% depuis 2004. Elle travaille chez Saint-Gobain Abrasifs, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), et souffre d’une grave maladie articulaire qui l’empêche d’utiliser ses mains. Elle ne peut porter ni charges lourdes ni chaussures de sécurité. Dans une partie de ping-pong invraisemblable qui dure depuis plusieurs années, médecine du travail et inspection du travail ont multiplié les avis… que Saint-Gobain ne respecte pas. En 2010, la médecine du travail rend ainsi un avis qui affecte Isabelle à un poste de production qu’elle ne peut pas tenir. L’intéressée conteste, poussant l’inspection du travail à se ranger de son côté : elle est apte à un travail administratif. C’est alors Saint-Gobain qui refuse : elle reste à son poste de production. Isabelle saisit les prud’hommes pour un changement de poste. Ils la déboutent en première instance, tout en reconnaissant que Saint-Gobain n’a pas encore reclassé sa salariée.

Aujourd'hui, Isabelle est sur un poste de travail où elle ne fait rien de la journée, mais est contrainte à être présence dans l'entreprise. Une situation qui dure depuis 2011, et qui s'apparente à du harcèlement. «C'est de l'acharnement, explique-t-elle. Je ne fais rien de mes journées, je suis mise au placard, je suis fatiguée, c'est un truc sans fin.» Pour son avocate, Claire Blanchard-Dumont, «il faudrait que Saint-Gobain l'affecte à un poste administratif, dans un bâtiment admini