Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (CAC), qui milite contre l'austérité, a rendu hier un premier rapport, «Que faire de la dette ?» aussi concis - 35 pages - qu'iconoclaste. Promoteur d'un «vrai débat démocratique» sur ce sujet essentiel, il rappelle que le fardeau de la dette s'est constitué au bénéfice de minorités déjà privilégiées et assure que des alternatives de sortie de crise sont possibles «autrement qu'en appauvrissant les populations».
Quel est le diagnostic ?
Il est sans appel. Selon l'étude, à laquelle se sont notamment attelés Attac, des économistes atterrés, des syndicalistes de Solidaires et une association antidette (CADTM), 59% de la dette publique française serait «illégitime». Les 1 950 milliards d'euros de dette publique accumulés depuis trente ans ? Un poids mort qui pourrait être allégé de 29 points de PIB, soit 589 milliards d'euros… si l'Etat, «au lieu de se financer sur les marchés financiers, avait recouru à des emprunts directement auprès des ménages et des banques à un taux d'intérêt réel de 2%». Un boulet potentiellement allégeable de 24 points de PIB, soit 488 milliards… si l'Etat, «au lieu de se dépouiller lui-même, avait maintenu constante la part des recettes dans la richesse nationale» et ne l'avait pas amputée de plus de 5 points de PIB en multipliant «depuis trente ans les cadeaux fiscaux et les niches au profit des seuls ménages aisé