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L’Argentine deale sa dette

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Treize ans après s’être placé en défaut de paiement, Buenos Aires a réussi à négocier un accord avantageux avec les Etats créanciers du Club de Paris.
par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 30 mai 2014 à 20h26

«C'est un jour très important pour l'Argentine», a annoncé jeudi, euphorique, la présidente Cristina Kirchner lors d'une allocution télévisée retransmise sur toutes les chaînes. «Contre tous les pronostics et prophéties, nous sommes arrivés à un accord sans l'intervention du FMI. C'est la première fois qu'un pays comme le nôtre négocie sans renoncer à sa souveraineté nationale.» Après seize heures de négociations, mais surtout près de dix ans de tentatives ratées, l'Argentine et le Club de Paris, ce groupe informel de créanciers publics, sont enfin arrivés jeudi matin à un accord pour rembourser la dette de 9,7 milliards de dollars (7,1 milliards d'euros) du pays latino-américain.

Une dette contractée aux deux tiers durant la dictature militaire et que Buenos Aires avait cessé de rembourser en 2001, lorsque le pays, aux prises avec une terrible crise économique et sociale, s’était déclaré en défaut de paiement. Depuis 2003 et l’arrivée de Nestor Kirchner au pouvoir, l’Argentine s’était libérée de ses dettes envers les organismes internationaux tels que le FMI et la Banque mondiale, et avait restructuré une partie de sa dette privée. Le pays a ainsi renégocié un passif de près de 100 milliards de dollars et obtenu des remises de dettes de l’ordre de 70% de la part des créanciers. Résultat, le pays a soldé 93% de sa dette.

«Pots cassés». Mais il s'était jusqu'à présent montré incapable d'arriver à un accord avec le groupe d