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Libération

Washington fait payer sa géopolitique à BNP

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Punition. Pour avoir violé l’embargo sur l’Iran et Cuba, la banque écoperait de 7,34 milliards d’euros d’amende.
BNP Paribas négocie pour limiter l'amende à 5,8 milliards d'euros... (Photo François Lenoir. Reuters)
publié le 30 mai 2014 à 19h26

C'est une amende géante qui menace de faire fondre les comptes de la deuxième banque française, quatrième européenne. Selon le Wall Street Journal, la justice américaine demande à BNP Paribas de payer une pénalité de plus de 10 milliards de dollars (7,35 milliards d'euros) pour avoir violé entre 2002 et 2009 l'embargo américain contre Cuba et l'Iran. La décision n'est pas encore arrêtée et les discussions pourraient prendre des semaines.

Ce serait l’une des plus grosses amendes jamais infligées à une banque outre-Atlantique. Ce montant est largement supérieur aux bénéfices de BNP Paribas en 2013, 4,83 milliards d’euros. La solidité de la banque, dont le ratio de solvabilité était de 10,6% au 31 mars, devrait lui permettre d’encaisser ce coup, mais elle pourrait se retrouver dans le rouge. Un risque que les marchés ont illico anticipé vendredi en faisant de dévisser l’action de 5% en quelques minutes, soit 3,5 milliards d’euros envolés.

Gadins. Le WSJ révèle également que la banque, qui négocie d'arrache-pied avec le DOJ - le département américain de la justice - depuis des mois, chercherait à limiter l'addition à 8 milliards de dollars. Il faut dire qu'au-delà des pénalités financières, l'affaire embarrasse au plus haut point la banque, qui avait réussi à éviter les gros gadins de la crise des subprimes ou du scandale du Libor et de l'Euribor. En cas de refus de paiement, BNP Paribas, qui a tout fait pour soigner sa réput