La finance apparaît souvent comme si déconnectée du «monde réel» qu’il faut parfois rappeler que sa fonction économique est essentielle : elle doit permettre de développer des projets portés par ceux qui n’ont pas les moyens d’entreprendre, en utilisant les ressources disponibles de ceux qui n’ont pas dépensé tous leurs revenus. Bref, elle met en relation l’investissement des uns et l’épargne des autres. A priori, les uns et les autres n’ont pas besoin de se connaître. En principe, les intermédiaires financiers sont là pour garantir que les projets financés sont viables, et que les projets viables seront financés. Leur rôle est donc directement lié à la production d’information, sur l’évaluation du risque de tel ou tel investissement comme sur la disponibilité de l’épargne. Et comme toute activité liée à l’information, elle est potentiellement chamboulée par le développement de l’économie numérique.
Parmi les innovations financières liées au numérique, il n’y a pas que des produits dérivés abscons ou des logiciels de trading à haute fréquence à l’utilité discutable ; les outils sur lesquels se développe la «finance participative», plus connue sous le terme de «crowdfunding», peuvent offrir de nouveaux mécanismes performants, alternatifs à la finance traditionnelle. Les mécanismes usuels de financement des entreprises sont essentiellement de trois types : les prêts bancaires, les actions ou les obligations, émises sur un marché dans le cadre d’un appel public à l’épargne. Aux