Si Barack Obama a suivi la campagne présidentielle française, il doit goûter l'ironie de la situation. Invité à dîner jeudi soir par François Hollande, il devrait entendre celui qui se voulait l'«adversaire de la finance» se faire l'avocat de l'un de ses représentants les plus éminents : BNP Paribas. Selon une source gouvernementale, le président de la République devrait protester contre les lourdes sanctions que veut imposer la justice américaine à la banque française, accusée d'avoir violé l'embargo contre l'Iran, le Soudan et Cuba. BNP Paribas se voit demander de plaider coupable, de verser une amende de 10 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros) et, pour une période temporaire, de ne plus conduire de transactions en dollar. Il s'agirait de la plus grosse sanction jamais infligée à une banque française. Pas de quoi mettre en faillite BNP Paribas, mais sûrement assez pour la fragiliser.
Que peut la diplomatie ?
En matière judiciaire, les pressions diplomatiques peuvent s'avérer contre-productives. Le plaidoyer de François Hollande devrait reprendre grosso modo ce qui a été dit ces derniers jours par le gouvernement français. Mardi, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, assurait que «s'il y a eu une faute, il est normal qu'il y ait une sanction», mais que «la sanction doit être proportionnée et raisonnable». Et d'ajouter : «Ces chiffres-là ne sont pas raisonnables.» Mercredi, le ministre des