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Libération
Enquête

La France perd en demis

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La consommation de bière décline lentement mais sûrement dans l’Hexagone. Pourtant, la production augmente, tirée par les exportations.
Quelque 20 millions d’hectolitres de bière sont bus chaque année dans l’Hexagone. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 8 juin 2014 à 18h46

Le constat est aussi clair qu'une stout est trouble : la bière est en perte de vitesse en France. Du moins dans la descente de gosiers. En trente ans, la consommation a diminué de 30% dans le pays. En revanche, la production des brasseries situées dans l'Hexagone se porte bien grâce à des exportations en hausse : de 2 millions d'hectolitres en 2010 à 4,5 millions en 2013. A l'instar du mastodonte français Kronenbourg, désormais propriété du groupe danois Carlsberg, qui fête ses 350 ans (lire ci-contre) et partage le leadership de la production française avec le néerlandais Heineken. Le troisième poids lourd du secteur, le belgo-brésilien AB InBev, numéro 1 mondial, ne fabrique plus de bière en France mais il y distribue ses marques phares (Stella Artois, Leffe, Hoegaarden, Budweiser).

Quelque 20 millions d’hectolitres de bière sont bus chaque année dans l’Hexagone, dont le tiers est importé. Soit en moyenne 30 litres par personne, ce qui fait de nous les antépénultièmes consommateurs en Europe, devant les Grecs et les Italiens, derniers à siffler des binouzes. Mais si les Français sont petits bras sur la chope, le pays demeure le premier exportateur mondial de malt et le deuxième d’orge de brasserie. Et quand la consommation recule en Europe, elle ne cesse d’augmenter dans les pays émergents.

La baisse des ventes de bière en France se calque sur l'évolution des modes de vie. Ainsi, la bière de table, à faible degré d'alcool, a disparu des foyers du nord et de l'est du