En matière de stratégie énergétique en général, et de nucléaire en particulier, le «besoin d'un pilotage politique» est «dorénavant urgent et indispensable». Voici en substance la conclusion du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le coût de la filière nucléaire, remis mardi au président de l'Assemblée nationale.
Au terme de plus de 200 pages, il affiche 16 recommandations et exprime sa «préoccupation concernant l'évolution des coûts de la filière nucléaire» : le rapport de la Cour des comptes remis à la commission fin mai s'alarmait d'une hausse de 20% en trois ans du coût de production de l'électricité nucléaire, ce qui ne pourra que s'aggraver compte tenu du «mur d'investissement» à venir (pour compenser le sous-investissement passé, renforcer la sûreté…). Le rapport pointe nombre d'«incertitudes», notamment liées à la question de la prolongation de la durée de vie des 58 réacteurs français (aujourd'hui fixée à quarante ans et que le PDG d'EDF souhaite porter à cinquante ans). «On ne peut pas rester dans une situation de non-décision», a martelé mardi le rapporteur, le député écologiste Denis Baupin. Le projet de loi sur la transition énergétique tranchera-t-il enfin ? Pas gagné, tant le nucléaire est un sujet explosif.
En témoigne le rapport lui-même. Les députés UMP affirment «ne pas [le] cautionner», dénonçant «un manifeste antinucléaire» et «un document militant».