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Interview

«La force de cette réforme est d’imposer à Bruxelles un modèle français du rail»

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Gilles Savary, rapporteur (PS) du projet de loi, juge l’attitude des syndicats grévistes dangereuse :
publié le 12 juin 2014 à 20h16

Vers une sortie du conflit ? Après de longues heures de négociation avec les syndicats, Frédéric Cuvillier, le secrétaire d'Etat aux Transports, a accouché d'un document aménageant la réforme du rail remis à la mi-journée aux syndicats. La CGT, première organisation de l'entreprise (37,3%), a néanmoins appelé à une troisième journée de grève. Mais l'étau se desserre autour de la réforme dénoncée par SUD-rail et la CGT, qui ont milité tous deux pour un mouvement illimitéen faveur d'une «autre réforme». «A priori ce texte est largement enrichi. C'est un point positif» , a jugé Gilbert Garrel, le patron de la CGT, en quittant le ministère hier, réservant la position finale de sa centrale en fin de soirée. L'Unsa a salué de «réelles avancées» et la CFDT a réitéré son soutien à la réforme. Que penser des négociations en cours ? Gilles Savary, député PS et rapporteur du projet de loi qui devrait être débattu mardi, revient, pour Libération, sur les enjeux d'une réforme à hauts risques.

Cette réforme est jugée indispensable par les cheminots eux-mêmes et elle est en train de capoter… Quelles erreurs a commis le gouvernement ?

Il a cru pourtant bien faire. Il a conçu sa réforme en intégrant en amont les exigences et la sensibilité du corps social. Par exemple, il a pensé que la forme de l'Epic [Etablissement industriel et commercial, ndlr] était plus emblématique du service public à la française. Il aurait pu choisir la forme d'une société anonyme, comme la Deutsche Bahn [la société des chemins de fer allemands]. Mais il a intériorisé que le statut d'Epic était plus con