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Essence verte : l’UE reste sur ses vieux plants

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Transports. L’Europe veut plafonner à 7% en 2020 les agrocarburants classiques, pourtant décriés.
Les agrocarburants sont accusés d'accaparer les terres arables. (Photo Jeff Pachoud. AFP)
publié le 13 juin 2014 à 20h06

Si les agrocarburants n’ont plus la cote, ils devraient toutefois connaître encore quelques beaux jours en Europe. Longtemps portés au pinacle - alternative au pétrole oblige -, ces carburants à base de biomasse sont mis à l’amende. Déforestation, disparition de cultures vivrières, hausse des prix des denrées alimentaires, la liste des griefs est longue. Au point que l’UE, qui s’était fixée en 2009 un objectif de 10% d’énergies renouvelables dans les transports d’ici 2020, a dû revoir sa copie.

Dans un accord trouvé vendredi entre les gouvernements, l’UE a décidé de plafonner à 7% la contribution des biocarburants de première génération pour atteindre cet objectif. Un chiffre qui doit encore être validé par le Parlement européen. Fabriqués avec des ressources alimentaires - cannes à sucre, betteraves, colza -, ces derniers menacent la souveraineté alimentaire en s’emparant des terres arables. Selon un rapport de l’université de Vienne, leur utilisation en Europe détruirait 70,2 millions d’hectares d’espaces naturels d’ici 2030.

L'établissement de ce seuil peine toutefois à faire consensus. Deux pays, la Belgique et le Portugal, ont refusé le compromis. Quant à la Commission européenne, elle préconisait initialement un plafond à 5%. «Mieux vaut cela que ne pas prendre de décision du tout», estimait toutefois, vendredi, le commissaire à l'Energie, Günther Oettinger. La France, favorable à un plafond de 7%, jugeait, par la voix de son représentant, le compromis «rais