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Intermittents: faut-il s’entêter à réformer ce régime?

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Les économies prévues sont de 150 millions d’euros. Mais que représente cette somme au regard des enjeux en cours?
Action des intermittents du festival Furies, opposés à la nouvelle convention de l'Unédic qui durcit leur système d'indemnisation du chômage, face à la mairie de Châlons-en-Champagne. (Photo François Nascimbeni. AFP)
publié le 14 juin 2014 à 17h03

A feu et à sang pour 150 millions d’euros: c’est le montant des économies qui doivent résulter de la réforme du régime des intermittents, et qui met en émoi le monde du spectacle depuis plusieurs semaines. La somme est importante, surtout en période de disette budgétaire. Mais que représente-t-elle réellement, rapportée aux enjeux en cours, voire aux autres politiques publiques?

Le régime de l’assurance chômage était en déficit de 4 milliards d’euros en 2013. L’accord trouvé par le patronat et trois syndicats, le 22 mars dernier, doit aboutir à près de 400 millions d’euros d’économies par an. Le gain opéré sur les seuls intermittents représente donc presque la moitié des économies réalisées sur l’ensemble de l’assurance chômage. Mais 3,7% seulement du déficit global de l’Unedic.

Autrement dit, le jeu en vaut-il la chandelle? Faut-il s’entêter à vouloir réformer ce régime, avec tous les risques que cela comporte, pour réduire d’à peine 4% le déficit de l’Unedic ? Risques immédiats et conjoncturels, d’abord, avec l’annulation de plusieurs festivals cet été. Nombre de territoires vont ainsi vivre une saison noire cette année suite à ces annulations, qui impacteront l’ensemble de la filière touristique (commerces, hôtellerie, restauration…). Risques de plus long terme, avec la fragilisation d’un secteur, la culture, qui représente 3,2% du PIB (60 milliards de valeur ajoutée), soit sept fois la valeur ajoutée de l’industrie automobile, et qui emploie, directement, 670 000 personnes