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Libération
Interview

«Les conflits sociaux ouverts se font plus rares»

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Pour Dominique Simonpoli, de l’association Dialogues, ces frondes ne témoignent pas d’une radicalisation.
publié le 15 juin 2014 à 22h11

Ancien secrétaire général de la fédération CGT banque-assurance, Jean-Dominique Simonpoli est directeur général de l'association Dialogues, un lieu de rencontres et d'échanges entre syndicalistes et dirigeants d'entreprises. Il estime que le climat «n'est pas à la grève générale».

La contestation sociale telle qu’elle s’exprime à la SNCF et dans le mouvement des intermittents met-elle en péril le pari du gouvernement de moderniser le dialogue social ?

Personne ne peut prédire comment évoluera le climat social. Mais quelle que soit la virulence des conflits dans des secteurs où la combativité sociale est traditionnellement forte, on observe que la place prise par le dialogue social est plutôt en hausse ces dernières années en France. J’en veux pour preuve la signature d’un certain nombre d’accords avec des majorités de couleurs politiques différentes sur la modernisation du dialogue social et la représentativité des partenaires, la sécurisation des parcours professionnels ou encore le récent pacte de responsabilité.

Ce n’est pas vraiment ce que démontrent les deux conflits actuels ?

Je ne nie pas qu’il puisse exister des conflits sociaux durs avec des grèves prolongées, mais ils n’ont plus aujourd’hui la place qu’ils occupaient encore il y a peu. La négociation collective et la prévention des conflits se sont bien développées et la question de voir les syndicats évoluer vers un autre rôle est clairement posée aujourd’hui.

Pourquoi les choses restent-elles si difficiles à la SNCF ou chez les intermittents ?

Ce sont deux dossiers bien spécifiques qu’il serait très osé de chercher à relier et qui, à mon sens, ne reflètent pas la situation actuelle du dialogue social. Il y a des enjeux internes à la SNCF qui font que la CGT doit tenir compte de la présence de SUD dont elle craint que la radicali