Précédée d’un «e» (qu’on prononce «i» à l’anglaise) ou d’un «m» (pour mobile), la santé est le nouvel eldorado de l’industrie numérique. Illustration avec les Salons de la santé et de l’autonomie, qui viennent d’avoir lieu à Paris : un tiers des 600 exposants, dont des multinationales comme GE, Siemens ou Orange, étaient rassemblés dans la partie Health-IT Expo, dédiée à l’informatique et au numérique. La e-santé, ou l’arrivée des nouvelles technologies dans l’univers des soins et du bien-être, est aussi et surtout, un business. D’après le syndicat professionnel Syntec Numérique, la télésanté pèserait 200 à 300 millions d’euros par an en France, dont 80 à 140 millions pour la télémédecine. Et l’informatisation globale du système de santé est évaluée à 2,2 à 3 milliards d’euros par an.
Le terme e-santé recouvre en fait deux réalités très différentes, comme l’indique le livre blanc «Préconisations e-santé 2014» du Catel, réseau multidisciplinaire qui rassemble 20 000 acteurs du secteur : d’une part la gestion du marché du bien-être s’adressant au grand public, peu réglementé, et d’autre part les activités de la télémédecine entrant dans le cadre légal des actes médicaux.
Le premier secteur est composé de centaines d'acteurs disparates - éditeurs d'applis, fabricants d'appareils, hébergeurs de données, etc. - qui échappent aux instances de régulation locales et internationales. Soit des milliers d'applications de captation de nos données physiologiques (rythme cardiaque, calories