Après celles de 2006 et de 2009, une nouvelle crise gazière a éclaté entre la Russie et l'Ukraine, dont les conséquences pourraient se faire sentir jusqu'en Europe de l'Ouest. Après la fuite du président ukrainien Ianoukovitch, en janvier, le groupe russe avait brusquement remonté ses prix, ce que Kiev n'avait pas accepté. Ce lundi, Gazprom a pris acte de l'échec des négociations, et annoncé qu'il ne livrerait à la compagnie ukrainienne Naftogaz que ce qu'elle réglerait à l'avance - c'est-à-dire rien pour l'instant. L'Ukraine étant l'une des portes d'entrée du gaz russe vers l'Europe de l'ouest, cette coupure pourrait, si elle se prolonge, donner lieu à une pénurie «en cas d'hiver rigoureux», s'est inquiété le commissaire européen à l'énergie, Guenther Oettinger. Les explications de Marie-Claire Aoun, directrice du Centre Energie de l'Institut français des relations internationales.
Les décisions de Gazprom vis-à-vis de l’Ukraine sont-elles d’ordre politique ou économique ?
Le prix demandé à l’Ukraine est relativement élevé par rapport aux pays voisins. Il relève de facteurs économiques dans la mesure où il reflète le manque de concurrence dans le secteur gazier en Europe de l’est – alors qu’en toute logique, plus on est près des sources d’approvisionnement, plus le prix devrait être bas. Mais cela relève aussi de considérations politiques, les prix demandés à l’Ukraine évoluant aussi en fonction de l’é