Le suspense aura duré jusqu'au bout. Très attendu, le projet de loi sur la transition énergétique était même présenté par François Hollande comme «l'un des textes les plus importants du quinquennat». Et pour cause, puisqu'il est censé déterminer la stratégie énergétique de la France pour les prochaines décennies - rien de moins ! - et surtout esquisser un nouveau modèle (moins de fossiles et de nucléaire, plus de sobriété et de renouvelables). Mais l'énergie, au cœur de notre économie et de notre société, est un sujet ultrasensible. De la nitroglycérine, tant intérêts et visions divergent.
Voilà ce qui explique pourquoi ce texte, initialement prévu pour juin 2013, a pris autant de retard. Et pourquoi, à la veille de sa communication en Conseil des ministres par la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, ce mercredi, il était «encore en cours de finalisation», selon une source proche du dossier. Mais les grandes lignes du projet de loi, qui comportera huit titres et environ 80 articles, sont désormais connues.
Le texte fixe-t-il un cap ambitieux ?
Oui, plutôt. Il inscrit noir sur blanc une série d'objectifs chiffrés, dont la promesse de François Hollande de réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025, contre 75% aujourd'hui. Mais aussi, et surtout, la baisse des émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030 (par rapport à 1990), la réduction de moitié de la consommation d'é