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Libération
EDITORIAL

Volonté

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publié le 17 juin 2014 à 20h16

Le 15 août 1881, Eugène Berger inaugurait à Paris une exposition qui devait changer la face du monde. Sur les Champs-Elysées, au Palais de l'industrie, le grand public découvrait enthousiaste l'ampoule électrique de Thomas Edison, la dynamo de Zénobe Gramme, le tramway électrique de Werner von Siemens et le téléphone de Graham Bell. Avec l'avènement de l'électricité mais aussi du pétrole, la seconde révolution industrielle était en marche. Cent trente années plus tard, c'est une nouvelle révolution qui doit s'ouvrir. La troisième révolution industrielle décrite par Jérémy Rifkin, plutôt que l'appellation barbare de «transition énergétique». Parce que nos importations de pétrole et de gaz ne cessent de croître et que la facture énergétique de la France est devenue insupportable (69 milliards d'euros en 2012). Mais aussi parce que le monde que nous avons créé est irrespirable, dangereux. Si cette révolution doit susciter autant d'enthousiasme populaire que l'électricité au XIXe siècle, elle nécessite avant tout une volonté politique sans faille. Après beaucoup d'atermoiements, le texte que présente aujourd'hui Ségolène Royal semble marqué du sceau de cette détermination. Les principes généraux du projet, tels que la baisse des émissions des gaz à effet de Serre de 40% d'ici 2030, la réduction de notre consommation d'énergie de 50% d'ici 2050 ou le maintien de la promesse présidentielle de réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité, posent les base