«N'en déplaise à Pepy, à Hollande et Valls, la mobilisation reste forte. Aucun signe d'effritement. Vous en êtes la preuve.» Serge Mallet, secrétaire CGT des cheminots Paris rive gauche, s'adresse à la grosse centaine de grévistes présents devant le local syndical. Ce mercredi matin, les personnels de la gare d'Austerlitz en grève entament leur huitième jour de mouvement. Le vote prévu en fin d'AG sera sans nul doute en faveur de sa poursuite. La harangue tire à boulets rouges sur des «contrevérités du gouvernement», de la direction de la SNCF et des médias. En premier lieu sur les chiffres. «On nous dit que 76% des Français sont opposés à notre lutte, ce qui signifie que 24% sont pour. C'est toujours plus que la cote de popularité de François Hollande et, pourtant, il reste», attaque Karim en se saisissant du micro. Le taux de 14% de grévistes mardi, fourni par la direction, leur paraît plus que douteux.
A Austerlitz, gare «provinciale», comme la présentent certains cheminots, la houle d'usagers s'est déversée vers l'extérieur entre 7 heures et 9 heures, depuis des trains de grande ligne et des rames du RER C, «première ligne touristique de Paris car elle dessert Orsay, la Tour Eiffel et Versailles», vante Eric, conducteur encarté à SUD Rail. Dans le hall, les départs de la journée tiennent sur un tableau, le dernier étant prévu pour Orléans à 20 h 22. Globalement, la circulation est d'un train sur deux. Côté sortie, une dizaine d