Serpent de mer du débat européen, la convergence fiscale s'annonce comme un chantier de longue haleine. En témoignent les statistiques publiées lundi par l'institut Eurostat, qui révèlent des pratiques très différentes selon les Etats-membres de l'UE - qu'il s'agisse du taux de prélèvements obligatoires, de la répartition de l'impôt ou encore de leur évolution dans le temps. Libération a élaboré plusieurs graphiques sur la base de ces chiffres, et recueilli les commentaires de Christophe Blot, économiste à l'OFCE.
Christophe Blot : «Ce graphique est le moins surprenant. Il confirme que les prélèvements obligatoires français sont parmi les plus élevés d'Europe. Mais est-ce que c'est cela qui nuit à sa compétitivité ? On voit que d'autres pays, qui se portent mieux, ont eux aussi des impôts élevés - comme la Suède, la Finlande, le Danemark. En revanche, l'Espagne et le Portugal ont des impôts moins lourds, mais de sérieux problèmes économiques. Il est donc trop facile d'expliquer tous les problèmes de la France par les impôts. Derrière les prélèvements obligatoires, il y a des choix de société en matière de protection sociale, de services publics… La véritable question est donc plutôt : la contrepartie à ces impôts élevés est-elle suffisante ? Le «ras-le-bol fiscal» est p