Vendre pour alléger la dette : la Grèce, face aux innombrables exigences de ses créanciers, s’est engagée à privatiser à tout va. Mais ce programme patine, de retards en ratés, tandis qu’enfle la contestation populaire. La fronde se centre actuellement sur Thessalonique, deuxième ville du pays. En jeu : la vente de la compagnie des eaux Eyath, que le groupe français Suez était bien parti pour racheter, et celle du port, lorgné par huit investisseurs européens, asiatiques et émirati. Deux privatisations combattues par les salariés, les habitants et les élus locaux.
Vertige. Plus grave pour le gouvernement, la plus haute juridiction administrative du pays vient de mettre son veto à la cession de la compagnie des eaux d'Athènes. Dans un arrêt rendu fin mai, le Conseil d'Etat a estimé que «la transformation d'une entreprise publique en entreprise privée ayant pour objectif le profit fait peser une incertitude sur la continuité de l'offre de service public abordable et de qualité».
Cette décision a redonné le moral à Yiorgos Archontopoulos, président du syndicat des employés d'Eyath : «S'il est contraire à la Constitution de privatiser l'eau d'Athènes, pourquoi en serait-il autrement à Thessalonique ?» s'interroge-t-il. Un groupe d'élus, de citoyens et d'associations s'apprête donc à saisir le Conseil d'Etat. Parmi eux, Soste to nero («sauvez l'eau»). Bravant l'interdiction du ministère de l'Intérieur, cette coalition a tenu u