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Analyse

Le double visage d’une CGT débordée

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Une direction qui avait négocié la réforme avec l’Etat avant d’être dépassée par sa base : le conflit illustre les divisions du syndicat.
Manifestation des cheminots à Paris, jeudi; (Photo Laurent Troude)
publié le 19 juin 2014 à 19h56

La grève à la SNCF, miroir de la crise larvée que traverse la CGT ? Alors que la centrale de Montreuil et sa fédération des cheminots avaient, depuis des mois, «calé» la réforme du rail avec le gouvernement, l’organisation syndicale a aujourd’hui toutes les peines du monde à faire rentrer ses militants au bercail. Même si, il est vrai, ce conflit n’est pas non plus le premier à s’achever sur un décalage entre le terrain et les directions syndicales, entre les piquets de grève et les négociateurs proches du pouvoir.

«Etau». «Ce conflit est l'illustration même des difficultés conjoncturelles, mais aussi structurelles, vécues par la CGT, estime ainsi un fin connaisseur du monde syndical. Que les trois échelons - militants de base, fédération de cheminots et confédération - ne parviennent pas à s'entendre, démontre la faiblesse, aujourd'hui, de l'organisation.» A commencer par celle du nouveau secrétaire général, Thierry Lepaon, arrivé par défaut, il y a un an, à la tête de la maison, suite à l'une des plus violentes guerres de succession qu'ait connue la centrale (Libération du 12 juin 2012). «Lepaon incapable d'imposer son point de vue à ses troupes, sur un dossier aussi symbolique que la SNCF, c'est révélateur du fait qu'il n'ait pas réussi à se forger une légitimité en interne», décrypte un autre.

A cette situation «personnelle», s'ajoute la division des militants de base. «Il est pris en étau entre