«Welcome to paradise» : à l'entrée de la plage de Simos, le panneau n'est ni racoleur ni trompeur. Car c'est bien l'émerveillement qui saisit le visiteur lorsqu'il débarque sur la petite île d'Elafonissos, dans l'extrême sud-est du Péloponnèse. Les plages jumelles de Simos et de Sarakino, avec leurs eaux turquoise et leurs immenses étendues de sable blanc bordées de dunes sauvages, évoquent d'ailleurs plus les Caraïbes que la Méditerranée. Un écrin naturel dont le potentiel n'a pas échappé au Taiped, le fonds hellénique de privatisation (lire ci-contre). Quelque 17 hectares en bordure de plage sont proposés à la vente - en fait une concession de cinquante ans.
«Complexe hôtelier». Mais il y a foule d'autres lots. Certains ont déjà été vendus, comme ce terrain de 49 hectares jouxtant la superbe plage de Kassiopi sur l'île de Corfou, cédée pour quatre-vingt-dix-neuf ans, en janvier, à NCH, un fonds d'investissement américain, pour la modique somme de 23 millions d'euros. D'autres lots cherchent encore preneur, comme celui bordant sept kilomètres de plage sur l'île de Rhodes et qui offre, selon l'annonce officielle, «un potentiel de développement intégrant tourisme, loisirs et projet de constructions résidentielles». En tout, 110 portions du littoral grec auraient ainsi été mises en vente.
«Ce n'est pas exactement une privatisation des plages, corrige George Chassiotis, du WWF grec. Car ce n'e