Une forte fumée plane sur la place du 18 juin 1940 à Montparnasse, occupée par les calicots rouges de la CGT, les verts de SUD et les rouges de FO. L'épreuve de force dure depuis neuf jours. Les assemblées générales de cheminots ont pour la plupart décidé de reconduire le mouvement. Mais un essoufflement se fait sentir ce jeudi matin, sur des sites où a été votée la reprise du travail (lire page 3). «Tout va probablement reprendre en début de semaine, estime un cégétiste, philosophe. La confédération laisse pourrir la situation en ne montrant pas la volonté d'aller plus loin. C'est classique, on va laisser les dépôts se réactiver les uns après les autres et la démobilisation agir toute seule.»
Détermination. Dans le carré de tête de la manifestation, le patron des cheminots CGT veut montrer une détermination sans faille. Le dirigeant de sa centrale, Thierry Lepaon, cherche-t-il une issue honorable, en affirmant qu'avec les amendements apportés hier au projet de loi sur la réforme ferroviaire, l'action des cheminots «commence à payer» ? «Ce sont les assemblées générales qui se déterminent, pas les organisations syndicales», tranche d'emblée Gilbert Garrel, avec son accent du Midi. Il reprend alors l'expression du secrétaire général de la centrale de Montreuil qui évoque «un tournant dans la manière dont les cheminots vont s'exprimer». Petite explication de vocabulaire devant la banderol