Claude Mandart est secrétaire CGC (cadres) du comité de groupe Alstom. Il réagit à l’entrée de l’Etat au capital de l’entreprise, et au choix du gouvernement en faveur de General Electric (GE).
Vous attendiez-vous à ce dénouement ?
La principale surprise, c’est la montée de l’Etat au capital, qui détiendra 20% des parts. Sinon, les offres étaient comparables avec quand même, de nôtre côté, une préférence pour GE. Car son offre génère plus de complémentarités qu’avec Siemens-Mitsubishi.
En quoi l’arrivée de l’Etat est une bonne nouvelle ?
Elle permet d'apporter de la stabilité et de la cohérence à l'ensemble. Car tout repose, dans l'offre de GE, sur des joint venture [alliance, ndlr] détenues à 50-50 entre GE et Alstom. Or la gouvernance n'est pas clairement déterminée. Tout reste à discuter. En ce sens, la montée de l'Etat au capital est plutôt rassurante.
20% du capital, c’est 2 à 3 milliards d’euros. Où le gouvernement va-t-il les trouver ?
La question s'était déjà posée avec l'offre de Siemens-Mitsubishi. Arnaud Montebourg avait alors répondu que le mécanisme de financement pourrait passer par l'APE [Agence des participations de l'Etat] et la BPI [Banque publique d'investissement]. Mais je ne pense pas, comme cela a pu être évoqué, qu'ils le financeront en vendant une partie de leur participation au capital d'EDF.
Au final, l’Etat a bien manœuvré ?
Son intervention a été bénéfi