Et si la France se dotait enfin d’un système efficace de protection des lanceurs d’alerte, ces femmes et ces hommes qui, pour avoir dénoncé des pratiques illégales au sein de leur entreprise ou de leur administration, risquent le licenciement ? C’est la proposition faite vendredi, lors du colloque organisé par la plateforme Paradis fiscaux et judiciaires, consacré au rôle des banques dans l’évasion fiscale ou le blanchiment.
Aridité. Depuis l'affaire Snowden, l'utilité des lanceurs d'alerte n'est plus à démontrer. Et c'est particulièrement le cas dans le monde de la finance où, du fait de l'aridité des chiffres, il faut des personnes au cœur du système pour comprendre si les banques commettent des actes délictueux. En France, les révélations sur l'évasion fiscale mise en place par la banque UBS proviennent ainsi de salariés qui, après avoir informé en vain leur direction de dysfonctionnements, ont alerté leurs autorités de contrôle.
Comme le montre l'exemple de Stéphanie Gibaud, ex-responsable des événements d'UBS France, cela s'est fait au détriment de leur carrière professionnelle et de leur vie. «Après avoir bataillé pendant plusieurs années, Stéphanie Gibaud a été licenciée et est aujourd'hui sans revenu», raconte Me Renaud Dufeu, son avocat. Qui a comparé son cas avec celui de Bradley Birkenfeld, un ex-salarié américain d'UBS qui a aidé la justice à coincer la banque suisse. Lui s'est vu octroyer plus de 100 millio