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Décryptage

Prostitution, drogues dures : les dessous du PIB

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Non, l'Insee n'intégrera pas ces activités illégales dans son estimation du PIB français. Voici pourquoi.
publié le 20 juin 2014 à 13h20
(mis à jour le 20 juin 2014 à 13h20)

L'Insee a tranché : non, il n'intégrera pas le produit des drogues et de la prostitution dans son évaluation du produit intérieur brut (PIB) français - contrairement à ce que lui demande l'institut européen Eurostat, et à ce que d'autres pays font déjà ou s'apprêtent à faire. D'où vient ce débat et pourquoi cette conclusion ? Explications.

De quoi parle-t-on ?

La population, le chômage, le pouvoir d’achat, les loyers : l’Insee, notre institut statistique national, mesure à peu près tout ce qui peut l’être en France. Et notamment le PIB du pays – c’est-à-dire la richesse qui y est produite chaque année. Une opération très complexe dont la «recette» change régulièrement. En effet, pour pouvoir être comparées entre elles, les statistiques des pays de l’Union uropéenne doivent respecter un cadre commun : le «système européen de comptes» (SEC), dont une nouvelle version - dite «SEC 2010» - vient de sortir, et doit être prise en compte d’ici septembre par les Etats membres.

Quoi de neuf dans le PIB ?

Plusieurs choses, comme l'explique Ronan Mahieu, responsable du département des comptes nationaux à l'Insee : «Désormais, les dépenses de recherche et développement, les dépenses d'équipements militaires et les achats de bases de données seront considérées commes des investissements. Par ailleurs, comme à chaque fois que l'on fait une telle remise à niveau, on essaie d'améliorer les estimations précédentes». Et ces changements s'appliquent aussi aux années précédentes. Conséquence : «Le PIB de l'année 2010 a été revu à l