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Projet de loi énergie : les revirements sans transition de l’exécutif

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publié le 20 juin 2014 à 20h06

L’élaboration du projet de loi sur la transition énergétique est tout sauf un long fleuve tranquille. Personne n’était dupe, mercredi, quand Ségolène Royal a présenté les grandes lignes du texte : il ne s’agissait en rien d’un aboutissement. Même si «l’événement» était très attendu, après dix-huit mois de débats et de reports. Car pour devenir loi, le projet a encore un long parcours, durant lequel les lobbys vont s’activer.

Mais ni les ONG ni les Verts - ni même la ministre de l'Ecologie, visiblement - ne s'attendaient à ce que les choses «bougent» si vite. Entre les annonces de Royal et la version diffusée dans la soirée de mercredi, plusieurs éléments avaient changé. Surtout sur le projet Cigéo, qui prévoit de créer à Bure (Meuse) un centre de stockage pour les résidus radioactifs les plus dangereux qui seraient enfouis pour des milliers d'années. Royal, qui recevait les ONG le 13 juin, leur avait promis que Cigéo ne figurerait pas dans le projet de loi. «Elle avait l'air sincère», estime un participant. Or, il figurait dans la version publiée mercredi soir, sous forme de deux articles (34 et 35) autorisant le gouvernement à passer par décrets pour décider du lieu d'enfouissement de déchets nucléaires. Les Amis de la Terre ont illico crié à la «manipulation», en titrant leur communiqué d'un douteux «Ségolène Royal v(i)olée par les lobbys du nucléaire dans la soirée». Et Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), qui veut un débat parlementaire - et dont