General Electric (GE) a gagné. Avec l’aide de l’Etat. Mais l’Américain, qui convoitait la branche énergie d’Alstom, devra composer avec ce dernier. En rachetant les deux tiers de la participation de Bouygues dans le leader français de l’énergie (29%), l’Etat sera le premier actionnaire d’Alstom (avec 20%). Et gardera donc la main dans des secteurs - la distribution, les turbines du nucléaire, les énergies renouvelables - très convoités en ces temps de transition énergétique. Il sera garant de l’indépendance nationale. On est très loin de l’intention première de Patrick Kron, qui avait fait voter par son conseil d’administration, le 29 avril, la vente de sa branche énergie (70 % de son chiffre d’affaires), à son ami Jeff Immelt, patron de GE. A l’heure où nous bouclons, Alstom tenait toujours son conseil d’administration.
La fin de la baston ?
Un grand pas a été franchi vendredi. Et l’Etat a bien caché son jeu. C’est Montebourg qui a eu le privilège de faire l’annonce. Un juste retour sur investissement pour le ministre de l’Economie dans le dossier. C’est lui qui était allé quérir Siemens au lendemain de l’annonce de GE, invitant l’allemand à bâtir au côté d’Alstom un Airbus de l’énergie et un autre dans le ferroviaire. Siemens s’était rendu compte assez vite que ses nombreux doublons avec les activités du français allaient faire tiquer, tant les autorités de la concurrence que les salariés. Et il était allé chercher le japonais Mitsubishi