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Décryptage

Alstom : quand l’Etat va aux turbines

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Le gouvernement a trouvé un accord dimanche avec Bouygues et se donne deux ans pour reprendre ses parts dans Alstom. Validant ainsi l’alliance avec General Electric.
publié le 22 juin 2014 à 22h26

Le nouvel attelage General Electric (GE)-Alstom est désormais sur les rails. Après l’aval du conseil d’administration de l’industriel français, ne manquait plus qu’une brique pour assembler le package : que Bouygues se mette d’accord avec l’Etat sur le rachat des deux tiers de sa participation dans Alstom. Après d’intenses tractations tout au long du week-end, le deal a été arraché de haute lutte dimanche soir. Dernière pièce d’un montage complexe ?

Qu’a négocié Bouygues ?

Le gouvernement l’avait promis : l’Etat voulait monter dans le capital d’Alstom à hauteur de 20%. Le plus simple : acheter ces titres à Bouygues, qui détient 29,3% du capital d’Alstom et cherche à s’en débarrasser depuis dix-huit mois. Ce qui, au passage, a aiguisé l’intérêt de GE et provoqué le feuilleton actuel… L’acquisition ne va pas se faire du jour au lendemain. Le montage ? Dès ce lundi, Bouygues prête à l’Etat ses titres et l’autorise à nommer deux administrateurs avant que l’opération soit complètement validée. Selon des sources concordantes, cette période grise pourrait prendre entre six et neuf mois.

Dès ce lundi également, l’Etat peut chasser en Bourse pour acheter du titre Alstom - il valait 28 euros vendredi. Mais le plus sage est d’attendre que les feux verts définitifs, dont celui de l’assemblée générale d’Alstom.

Une fois ce terrain déblayé ? Une période de vingt mois s'ouvre où Bouygues s'est assuré un prix plancher de 35 euros pour ses titres. C'est gros