L’écotaxe enterrée ? A moitié seulement, en fait. Née pendant le Grenelle de Sarkozy et votée à la quasi-unanimité du Parlement en 2009, elle n’est pas un nouvel impôt. Mais une mesure de justice visant à appliquer les principes utilisateur-payeur et pollueur-payeur au fret routier : celui-ci (et non le contribuable) doit payer le droit d’utiliser les routes, de même que les opérateurs ferroviaires mettent la main à la poche pour utiliser les rails. L’idée est aussi d’inciter les entreprises à utiliser, pour les marchandises, des transports moins polluants que la route. Et le produit de cette redevance doit financer les infrastructures.
Quels étaient les blocages ?
L’été dernier, l’écotaxe est devenue - à tort - le bouc émissaire du ras-le-bol fiscal ambiant. Elle s’est heurtée à un assemblage hétéroclite de politiques, responsables paysans, syndicaux et chefs d’entreprise, qui a choisi le bonnet rouge pour emblème, en référence à une révolte antifiscale qui secoua la Bretagne en 1675. Et exigé sa suppression définitive. Face à la destruction de portiques de contrôle et aux manifestations, le gouvernement a reporté la mesure (initialement prévue pour 2011), puis l’a suspendue en octobre.
Qui est monté au front ?
Dès son arrivée au ministère de l’Ecologie, début avril, Ségolène Royal a annoncé la couleur : elle aurait la peau de l’écotaxe. Et Matignon a tranché.
Quel bilan ?