Lancée une semaine avant l’examen à l’Assemblée du projet de réforme ferroviaire - le nœud du conflit -, la grève des cheminots aura duré treize jours. Le temps de mettre en lumière un second rôle du gouvernement, Frédéric Cuvillier. Et la fragilité de la CGT.
Quels étaient les blocages ?
Le projet vise à stabiliser la dette du secteur et à le préparer à l’ouverture à la concurrence. Mais la réforme ferroviaire - qui veut réunir la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un même établissement public industriel et commercial (Epic) - n’a pas convaincu les syndicats qui réclament la réunification des deux entreprises et la reprise de la dette du groupe (44 milliards) par l’Etat.
Qui est monté au front ?
Dès le quatrième jour, le ton est monté. «Il y a un moment où il faut savoir arrêter un mouvement», assène François Hollande. Un message de fermeté que le trio Hollande-Valls-Cuvillier a su distiller en résonance. Surfant sur le classique désaveu des usagers du rail, ils ont, à tour de rôle, remis en cause la pertinence de cette action. «La grève est voulue pour des raisons qui parfois m'échappent», note Cuvillier, le secrétaire d'Etat aux Transports, le 13 juin. Même discours du côté du Premier ministre qui jurait ne pas comprendre le sens de la grève, tout en assurant que la porte du gouvernement était «ouverte». Absente de ces deux semaines de conflit, Ségolène Royal, la