Et si toute la stratégie économique du gouvernement n'était qu'un simple coup d'épée dans l'eau ? Alors que les députés débattent depuis lundi du projet de loi de finances rectificatif pour 2014 (lire page suivante), incluant notamment la mise en œuvre du premier volet du «pacte de responsabilité et de solidarité», un document parlementaire vient jeter le trouble sur l'efficacité de la politique du gouvernement.
Rédigé par la rapporteure du budget à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault (PS), le texte annexé au projet de loi de finances est peu tendre avec la politique de l'offre promue par l'exécutif à l'automne 2012. Et laisse augurer de piètres résultats en termes d'emplois. Même si, pour l'heure, ce travail ne porte que sur une partie seulement de cette politique. Ainsi, selon les documents transmis par Bercy à la rapporteure, les 20 milliards d'allégements sociaux et fiscaux supplémentaires attendus en faveur des entreprises (en plus des 20 milliards du CICE, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) ne créeraient que 190 000 emplois d'ici 2017. Plus des trois quart de ces emplois (150 000) seraient même issus d'une seule mesure, représentant un quart seulement de ces 20 milliards : la baisse accrue, au 1er janvier 2015, des cotisations patronales sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic, pour quelque 4,5 milliards d'euros. «C'est à ce niveau, écrit Valérie Rabault dans son rapport, que la sensibilité de l'emploi à son coût e