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Libération

Le pacte de responsabilité et de solidarité peut-il fonctionner ?

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publié le 23 juin 2014 à 19h56

Le pacte de responsabilité et de solidarité, mesure phare de François Hollande, va être débattu dans les prochaines semaines au Parlement. L’idée clé du pacte est de baisser les charges sociales et de demander aux entreprises des contreparties en termes de création d’emplois. La première question à se poser est : pourquoi a-t-on besoin de contreparties ?

Si l’on pense vraiment que le coût du travail est un frein à l’embauche, alors on n’a pas besoin de contreparties. Il suffit de baisser le coût du travail en baissant les charges sociales et les entreprises se mettront à embaucher davantage. Mais apparemment le gouvernement et, plus généralement, le PS, n’ont pas confiance. On craint notamment qu’au lieu de créer des emplois, les entreprises utilisent les baisses de charges pour augmenter leurs profits. En ce cas, il serait difficile de justifier le cadeau aux entreprises alors que l’Etat doit se serrer la ceinture et que l’objectif numéro 1 est de faire baisser le chômage, et vite ! Le gouvernement a-t-il raison de penser que la réduction des charges sociales ne va pas être suffisante pour créer des emplois ? Si l’on examine l’expérience de plusieurs pays européens dont la Suède, la Finlande et la France, on constate que la baisse de la fiscalité des entreprises n’a jamais eu d’effet significatif sur l’emploi. Par exemple, la Suède a baissé les charges sociales de 10 points de pourcentage en 2002 pour les entreprises situées dans le nord du pays. Cette baisse de charges est